Partir, c’est fait ! Arrivés en terrain connu a été la partie facile : nous avons déposé nos valises dans la famille, le temps de retrouver nos proches, de reconnecter aux sources et de se remettre du décalage horaire.
Les enfants sont excités, heureux d’avoir passé du temps avec leurs grands-parents et leurs cousins. Nous sommes maintenant au Maroc et leur fébrilité a augmenté d’un cran dans les dernières heures. Excitation, stress du départ et de l’inconnu de ce qui s’en vient. Les enfants sont agités et l’écoute des consignes est un défi de patience pour nous, les parents. J’avoue que nous nous demandons à plusieurs reprises si leur trop-plein d’énergie est compatible avec notre projection de temps relax auquel nous aspirons pour ces mois de pause.
Nous nous souvenons de notre voyage de 6 mois, il y a 10 ans, de ces moments d’exploration, de découverte, quand nous construisions notre propre expérience d’un voyage dans la lenteur. À voir aller nos petits agités s’acclimater au changement comme ils le peuvent, nous réalisons ces derniers jours que ce voyage sera probablement très différent du premier. Nous sommes 4 pour cette édition, et nous devons considérer que notre petit groupe inclut 2 jeunes personnes de plus, dont nous avons la responsabilité et qui ont aussi leur couleur à mettre dans ce projet.
Tout le cadre de notre routine est à redéfinir. Ce sera près de 24/7 tous ensemble, pour 6 mois, pour le meilleur et pour le pire !
Alors, après le temps de la transition, place à celui de l’adaptation. Adaptation au voyage à 4, qui nécessite de considérer les besoins et les rythmes respectifs de chacun.e, d’accompagner nos enfants dans la gestion des émotions que leur fait vivre le fait d’avoir quitter le connu pour aller découvrir de nouveaux horizons, en plus des nôtres et de cet équilibre à trouver entre attentes et réalité.
Nous nous sommes promenés dans Casablanca hier. Là encore, adaptation à une autre culture, en plein ramadan, dans un contexte où nous sommes très visiblement des touristes; adaptation aux réactions des enfants qui sont très heureux des sollicitations des locaux. Leurs sourires sont beaux à voir et en même temps, nous devons constamment avoir un œil sur eux : ils courent partout ! La découverte ne peut pas être centrée sur l’environnement et notre ressenti personnel; elle se divise… ou devrais-je dire se reconfigure ?