Lisbonne, la ville aux 7 collines

Lisbonne, la ville aux 7 collines

C’est à Schleithal, petit village du nord de l’Alsace dont est originaire Jeff, que nous avons donné nos premiers coups de pédales, pour nous rendre à la gare de Wissembourg et y prendre le train, direction St-Louis, à la frontière suisse. Nous passons la soirée et la nuit chez la cousine de Jeff, dont le mari est d’origine portugaise, de quoi initier notre plongée dans cette culture. Nous dégustons porto et moscatel pour l’apéro et discutons de l’effervescence de Lisbonne, où nous nous rendrons le lendemain.

Là encore à vélo, nous nous rendons à l’aéroport de Bâle-Mulhouse aux petites lueurs matinales, avant de mettre nos montures en boite, pour l’enregistrement. 3 heures plus tard, nous atterrissons à Lisbonne, ou Lisboa en portugais, où nous faisons la manipulation inverse et remontons les vélos. Toute la famille met la main à la pâte : les enfants et moi déballons, Jeff réassemble avec son assistant Maxandre, Romane gonfle les pneus et moi je cours d’un poste à l’autre, ajustant une pédale ici et posant une sacoche là. Tout est vite et bien replacé; pas de casse durant le voyage. Quelques pleurs de fatigue à gérer et nous quittons l’aéroport à vélo, direction l’auberge de jeunesse. 

Nous avions lu qu’il était facile de se rendre en ville depuis l’aéroport de Lisbonne, par voie cyclable. Nous en trouvons quelques tronçons, mais pas de piste directe; nous suivons lorsque disponibles les lignes dédiées aux bus et motos. Il y a du trafic, mais les voitures sont dans l’ensemble attentives à notre petite équipe. Nous découvrons une ville dont les pentes des rues sont plus ou moins raides, ce qui nous rappelle San Francisco. Rapidement, nous aimons Lisbonne. Nous voilà installés à l’auberge, vélos bien sécurisés. Nous aurons 3 jours plein pour visiter la ville.

La météo sera plus ou moins pluvieuse pour les prochains jours, entre averses et éclaircies. Nous nous équipons pour les circonstances et nous partons à pied, explorer la ville aux 7 collines. Direction Alfama pour le premier jour : en suivant des trottoirs aux petits pavés glissants lorsque mouillés, nous nous rendons à l’un des plus vieux quartier de Lisbonne. Nous découvrons des bâtiments ornés de mosaïques, qui nous rappellent le Maroc, des petits balcons en fer forgé, des couleurs pastels pas toujours bien entretenues. Parfois de petits escaliers permettent de couper pour accéder à une rue voisine et évitant un détour escarpé. Certains immeubles sont désaffectés, ce qui nous apparaît surprenant pour une grande ville. On nous a dit que jusqu’à il y a 10 ans, beaucoup de bâtiments étaient laissé à l’abandon et que la situation s’améliore peu à peu, notamment grâce au développement du tourisme dans les dernières années.

Nous croisons les voies du tramway mythique de la ligne 28, dont les passages sont appréciés de toute la famille, jusqu’à arriver au mirador das Portas dos Sol, qui nous offre un beau point de vue sur le bas de la ville, jusqu’au Tage, le fleuve qui se jette un peu plus loin dans l’océan. Nous visitons ensuite le château San Jorge, où nous profitons d’un autre beau point de vue, puis d’une visite guidée pour en apprendre plus sur l’histoire de la ville. Nous retiendrons que Lisbonne a été une ville musulmane, avec l’arrivée d’arabes de Syrie, du Liban et d’Égypte, avant d’être envahie par les européens au temps des croisades, au XIe siècle. Malgré un tremblement dévastateur en 1755, la ville porte encore les empreintes de cette époque, notamment avec l’ancienne médina, ou quartier Alfama. Des fouilles archéologiques sont aussi accessibles sur le site du château, découvertes faites lors du creusage pour y construire un parking. On y trouve les ruines de maisons de l’époque musulmane, qui témoigne de la prospérité de la ville à cette époque, ainsi que des influences entre les cultures qui font l’histoire de Lisbonne. Fascinant ! Un petit musée documente par ailleurs les grandes lignes de l’historique politique du pays au XXe siècle, qui a vécu sous dictature une quarantaine d’années, avant le retour de la démocratie en 1974. C’était il n’y a pas si longtemps…

Les jours suivants, nous poursuivrons nos déambulations dans la ville : – Quartier de Belem, et notamment sa tour, son monastère (juste vu de l’extérieur, mais déjà vraiment beau) et ses délicieux pastéis encore tièdes; – Promenade le long du Tage jusqu’au pont rouge du 25 avril, clin d’œil à la ville de San Francisco; Visite de l’aquarium (deuxième plus grand d’Europe) alors qu’il pleut, dont le requin aux dents de la mer du bassin principal a su retenir notre attention, entre autres créatures sous-marines; – Retour à Alfama, le quartier medina, où nous nous perdons dans rues et ruelles. 

Nous profitons de l’ambiance de Lisbonne, de ses restaurants aux mets typiques (miam le poulet et la dorade grillés à la portugaise), ainsi que de ses différents miradors qui offrent des points de vue sur la ville. Nous apprécions les éclaircies qui nous permettent de profiter de la lumière de la fin de journée.

Les enfants sont ici encore, très appréciés. Dans le bus, les places prioritaires leur sont tout autant dédiés qu’aux personnes âgées, nombreuses dans les transports en commun. Nous avons rencontré une dame qui a eu plaisir a partager l’espace avec eux. La routine d’apprentissages scolaires est plus facile à mettre en place alors que nous sommes déposés plusieurs jours au même endroit. Maxandre peut tenir son journal de voyage de manière plus assidue, bien qu’il trouve l’activité exigeante.

Nous quittons Lisbonne le samedi 5 avril, pour débuter notre périple à vélo, cette fois-ci pour de bon !

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