Ce jour de départ à Obidos, itinéraire Komoot en main, marque un tournant positif dans notre aventure. Nous sentons que nous trouvons tranquillement notre rythme. Il faut dire que les dénivelés sont aussi plus faciles, les routes agréables. Nous sommes finalement assez chanceux avec les averses que nous apercevons pour la très grande majorité au loin; on se sent comme des slalomeurs d’averses. Le vent de face se lève et les températures se rafraîchissent. Mais nous suivons des pistes cyclables avec vue sur l’océan, nos amis sont une super équipe de soutien, ce qui participe à nous redonner du poil de la bête. Michelle, Manu et Elina sont aux petits soins : en plus de prendre quelques bagages dans leur voiture, ils gèrent l’épicerie du jour et ils vont jusqu’à nous apporter des pastéis de Nata, ces délicieuses pâtisseries portugaises. Maxandre a particulièrement apprécié déguster un pastel après que nous ayons croisé nos amis en haut d’une pente. Le genre de timing parfait.
À Nazaré, nous campons malgré la pluie. Journée repos, puis visite, quand le soleil pointe enfin le bout de son nez. La ville offre de très beaux points de vue en hauteur sur la cote ! Il parait que c’est ici qu’ont été enregistrées les vagues les plus hautes du monde, un paradis pour surfeurs. Nous mangeons ce soir-là un festin de poissons préparés à la portugaise. Délicieux ! Et nous apprécions aussi les vins portugais.
Après un dernier pique-nique sur une plage de sable blanc qui s’étend entre deux blocs de falaise, nous poursuivons ensuite la route qui se déroule à travers un paysage beaucoup plus dunaire. Fini les falaises et les plages en contre-bas, ce qui signifie aussi fin des dénivelés. La piste cyclable suit une ligne droite sur plusieurs dizaines de kilomètres. Ça me fait penser aux longues routes qu’on peut parfois voir dans l’Ouest américain, toute proportion gardée. La pluie nous rattrape à nouveau, cette fois-ci totalement inévitable. Nous profitons donc d’une pause dans une maison, ce qui marque aussi la fin du séjour de nos amis. Notre équipe soutien va nous manquer ! Merci pour les bons moments.
Il nous reste environ 3 jours de vélo avant d’arriver à Porto. La route continue d’être agréable, en grande majorité sur piste cyclable ou dans de petits villages dans lesquels la circulation des voitures est très tolérable. La Véloroute 1 est, dans cette partie, bien indiquée. Nous observons ici des maisons recouvertes de mosaïques, là des bâtiments désaffectés. Il y en a vraiment beaucoup sur notre chemin, et à chaque fois ça nous surprend. Cerise sur le gâteau : la météo annonce une dernière pluie et soleil pour toute la prochaine semaine ! Mon dieu, c’est excitant !
Mais comme un voyage à vélo est toujours fait de petits imprévus… Nous profitons de notre arrêt au camping municipal de Praia de Mira pour regonfler les pneus. La dernière pluie vient de finir, un voisin nous prête une super pompe. Comme nous avons une petite pompe qui demande pas mal d’huile de coude, Jeff profite allègrement de l’outil et… met plus d’air que moins… Nous plions notre campement, partons vers la plage, avant de prendre la route. C’est au retour d’une balade bien agréable sur le sable que nous découvrons que les pneus du chariot sont… à plat. Or, nous n’avons pas de chambre à air de rechange pour ceux-là… Les tentatives de patchage ne fonctionnent pas. Nous sommes bloqués sur le parking de la plage. Mais comme chaque déconvenue fini toujours par bien se résoudre : nous rencontrons un couple de français qui voyagent en camping-car. Ils tentent de nous aider, et surtout, ils nous offrent le café ! Je ne sais pas comment retranscrire en mots comme ce geste a pu être apprécié (je suis certaine que les buveurs de café sauront), puisque nous n’avions pas encore pris de café, ayant prévu d’en prendre un sur la route. Merci encore.
Nous avons aussi finalement trouvé un magasin de vélo ouvert à seulement 3 km. Tout s’est réglé avant la fin de la journée et nous avons pu nous rendre à Aveiro, profitant d’une lumière d’après-midi bien entamée qui met en valeur les couleurs de la lagune. Et nous sommes, en prime, bien arrivés avant la fermeture du camping que nous avions repéré.
Déposés à Gafanha de Nazaré, nous visitons Costa Nova et ses maisons rayées, puis Aveiro ou nous dégustons des ovo moles (petites gâteries au jaune d’œuf cru, miam) et nous promenons dans ses rues avec vue sur canaux et bâtiments art déco. Il fait beau, nous sommes un peu fatigués mais bien heureux.
