Nous faisons la route de Aveiro à Porto en deux jours, avec un arrêt pour la nuit à Furadouro. La première journée se fait sous le soleil, avec un vent (de face) toujours frais. Passage par ferry pour traverser le Ria d’Aveiro. Bien que l’environnement costal soit agréable, nous devons rester très alertes puisque l’Eurovélo 1 suit ici une nationale sur une bonne partie. Les voitures y roulent vite et sont moins courtoises avec nous. On a d’ailleurs croisé plusieurs cyclistes qui nous ont souligné cette réalité au Portugal; on avait jusque-là trouvé que ça allait plutôt bien. Tous ont aussi souligné que l’Espagne et la France ont l’avantage d’être très cyclo-friendly… Nous prenons une pause de trafic en passant par un marais où nous pouvons voir, entre autres, des cigognes.
Deuxième jour : nous roulons beaucoup plus détendus, puisque la piste se trouve à l’écart de la route, en grande partie dans une pinède puis, à l’approche de Porto, sur le bord de la côte, qui se peuple peu à peu de cafés et de restaurants, ainsi que de touristes. Plus nous approchons de la grande ville, plus nous voyons des constructions et des grandes enseignes d’hôtellerie et de la restauration sur la côte. Cela contraste avec les paysages de falaises et de plages encore relativement brutes que nous avons découverts plus au sud. À ce moment, je me demande si nous aimerons Porto comme nous avons aimé Lisbonne…
Puis nous arrivons au bout de cette partie de la côte, qui s’interrompt car se trouve le Douro. Lorsque nous tournerons, nous découvrirons Porto. Et c’est un véritable coup de cœur ! D’abord, un pont placé haut au-dessus du fleuve, puis un deuxième, et un troisième. Chacun a son style, chacun semble enjamber le Douro depuis le sommet de la ville, pour rejoindre la rive sud, où nous roulons encore. À ses pieds, des petits amas de maisons colorées se dessinent, dans un style d’un autre siècle. Plus haut, une vieille cathédrale, d’autres grands bâtiments plus modernes, l’ensemble parsemés d’une belle verdure.
Du coté rive sud, de grands bâtiments désaffectés, complètement réinvestis par la nature. Maxandre et moi sommes complètement fascinés par ces constructions laissées à l’abandon, dans lesquelles la nature reprend sa place. Et leur nombre est non négligeable sur les routes que nous avons traversées.
Nous avançons d’abord entre beaucoup de piétons, puis sur la route, sans qu’aucune voie cycliste ne soit identifiée. Sauf sur le pont Dom-Luis, dont la partie inférieure est réservée aux piétons sur les trottoirs, aux bus et motos/vélos au milieu. Beaucoup de piétons, peu de vélos, pas de bus : on a l’impression qu’on nous déroule, juste pour un court instant, un grand tapis au milieu de cette magnifique structure de fer forgé bleu. Un peu comme le calme avant la tempête…
De l’autre cote, nous sommes de retour dans la faune routière, pas de piste dédiée aux vélos, advienne que pourra. Nous nous faufilons finalement dans les petites ruelles du quartier historique de Porto, là même où plus tôt nous apercevions des maisons colorées. Ces petites ruelles sont sombres car les immeubles sont de plusieurs étages, et elles sont très pentues ! Nous poussons nos vélos, faisant rire plusieurs passants. C’est tellement pittoresque que nous en oublions la difficulté. Enfin, moins Maxandre qui est bien fatigué à ce moment.
Une fois sortis de ce petit dédale de rues quasi-piétonnes, nous reprenons l’ascension vers notre location, cette fois-ci dans des rues ensoleillées pleines de trafic, toujours en pentes ascendantes, bien que moins raides, mais toujours pas de pistes cyclables. C’est probablement le moment le plus bordélique que nous ayons eu au niveau des routes, mais n’en reste pas moins que la ville nous a tapé dans l’œil.
Et puis Porto, c’est aussi un premier aboutissement dans ce voyage, après 430 km de parcourus depuis Lisbonne, en 19 jours (et aucune course poursuite par les chiens). Ça n’a pas été de tout repos et nous avons fait beaucoup d’heures de vélo, mais nous sommes pas peu fiers !
Je tiens à souligner que Maxandre est un cyclo-champion ! Dans toutes nos aventures, il garde un moral et un positivisme de feu. Il lui arrive de montrer des signes de fatigue en fin de journée, mais il garde toujours le cap. Romane, quant à elle, est toujours bien excitée lorsque nous sommes sur le vélo. Elle vit toujours un peu plus d’émotions fortes que dans le quotidien, ce qui challenge parfois notre patience; il ne faut pas oublier que c’est un gros voyage pour les enfants.
Nous profiterons ensuite de visiter Porto pendant 2 jours, une ville super dynamique dans laquelle nos déambulations nous ont permis de découvrir nombre d’artistes de rue (les enfants ont littéralement trippé), des artisans (coup de cœur pour le travail du liège), des bâtiments historiques aux belles ornementations, certains à l’abandon, 3 autres ponts en plus de ceux vus la veille, et plein de bons trucs à manger (j’y ai découvert un met qui bourre autant que la poutine et avec de la sauce brune : la francesinha – pas pour les végétariens). Nous avons aussi trouvé un moyen pour aller visiter la vallée du Douro sur une journée : en train ! Bon plan pour celles et ceux qui n’ont pas de voiture, et même celles et ceux qui en ont une : environ 14 euros l’aller pour un adulte, trajet scénique qui suit les méandres du Douro, les points de vue sont incroyables sur les vignes qui s’étendent à flanc de montagne. Il y aussi des options pour déguster les vins et les portos de la région. En prime, la gare de Saõ Bento est magnifique !
































