On nous a parlé du canal Nantes à Brest plus tôt sur la Vélodyssée, à quelques reprises. Comme vous le savez, nous avons changé notre itinéraire en cours de route, guidés en partie par ces retours d’expérience. Nous voilà donc au départ de Nantes, le 10 juin, en route vers ce fameux canal. Et nous avons hâte de le découvrir.
Le canal Nantes à Brest, c’est un canal qui a été construit sous Napoléon. C’est un système de plus de 200 écluses, qui a permis, à l’époque, de faire acheminer des marchandises à l’interne, alors que les Anglais bloquaient les ports maritimes. Actuellement, le canal est encore partiellement emprunté par des péniches et autres bateaux de plaisance, grâce au travail des éclusiers et éclusières. Certaines écluses ne sont plus en fonction, mais elles doivent tout de même être entretenues, car le niveau de l’eau de l’une influence directement sa voisine, et ainsi de suite.
Nous suivrons donc ce canal pendant environs 8 jours. C’est un chemin de halage très tranquille, idéal pour rouler en famille, sur lequel nous pouvons observer des oiseaux et profiter du calme alentour. On y trouve quelques guinguettes aussi.
Nous faisons des pauses dans de petits villages bretons tous plus beaux les uns que les autres. Ici, les petites maisons de pierres grises et tuiles d’ardoise dominent le paysage architectural. Mention spéciale à Malestroit et Josselin, qui n’ont rien à envier aux petits villages alsaciens; l’on peut y voir des maisons à colombages colorées. Le château de Josselin qui surplombe le canal est vraiment très beau !
Nous faisons aussi de belles rencontres sur ce bout de route : Denis et sa famille, hôtes WarmShower qui ont voyagé à vélo en famille il y a quelques années (Anouk, maintenant une grande ado, raconte ses « pires » souvenirs de voyage, ce qui anime les enfants), Mark, Jean-Paul et Dominic, cyclotouristes et qu’on croise et recroise pendant ces quelques jours (nous partageons alors la route au bon gré des occasions et c’est très sympathique de se revoir pour se raconter ce que nous avons vu et vécu dans les derniers jours), puis Françoise, hôte WarmShower, qui nous offre elle aussi un super accueil.
Autant dire qu’on ne s’est pas ennuyés ! Malgré que la route soit en elle-même assez tranquille.
Avant Carhaix, nous quittons le canal, pour suivre une ancienne ligne de chemin de fer. Ça grimpe dans le coin de Mur-de-Bretagne (ce nom est-il pur hasard ou coïncidence ?). On est plus vraiment habitués aux montées alors on la sent passer. Puis nous restons dans les hauteurs, avec un peu de dénivelé et vues sur un paysage valloné. D’anciennes gares ont été transformées en gîtes d’étapes.
Niveau routine, on peine à la garder. Et les enfants semblent avoir un peu de mal à dire au revoir aux personnes avec qui ils se lient facilement. Nous avons donc de nouveau quelques défis de comportements à gérer, surtout pour Maxandre, garçon très sociable. Nous pensons qu’il réagit aux départs quotidiens. Romane, elle, a pris de la maturité ces dernières semaines : elle est davantage capable de garder son calme lors d’une émotion forte. Ce sont des défis qui au final appartiennent à tout parent. Je l’ai déjà dit, mais toute la famille grandit ensemble dans ces expériences, qu’elles soient agréables ou moins.
Pour finir, depuis Morlaix, nous achevons la Vélodyssée, en nous rendant à Roscoff, le 20 juin ! Et c’est tout un accomplissement : 1300 km ish parcourus depuis Hendaye, en environ 6 semaines. Nous avons traversé le Pays Basque, les Landes, la Gironde, la Charente-Maritime, la Vendée, la Loire-Atlantique, le Morbihan, les Côtes d’Armor, pour nous rendre dans le Finistère. C’est un parcours côtier qui se déroule maintenant dans nos souvenirs, tel une bande de cassette vidéo.
















