Une idée née en janvier. Au retour d’un court séjour à Miami, où on était parti gaiement fêter la nouvelle année. On y arrivait, pointant du bout des doigts ce projet dont on parlait en riant depuis qu’on s’est rencontrés, en janvier 2010, fraîchement arrivés à Montréal.
L’excitation du voyage, l’idée de se laisser envahir par un flot d’adrénaline face à la découverte, de ressentir cette joie et ce désir d’en connaitre plus, d’en voir plus, de se laisser ébahir par ces paysages que l’on voit habituellement dans les livres. On y revient toujours…
Nous nous regardons et nous savons que nous sommes décidés, que c’est le moment. Ce moment dont nous avons plusieurs fois évoqué l’idée depuis qu’on se connait. Il est temps, le temps de prendre du temps pour soi, de se ressourcer, le temps de prendre le temps de vivre, le temps de ne pas courir après le temps, le temps de vivre tout court.
Au début, on se disait qu’on partirait en Argentine. De fil en aiguille, notre idée de projet se construit, évolue, zigzague entre les premiers imprévus logistiques organisationnels. Puis ce petit embryon d’idée devient petit être dessiné : finalement, nous crions à qui veut l’entendre : « Nous partirons en Asie et tenterons l’aventure à vélo ! »
Nous avons posé la première pierre à l’édifice il y a plusieurs semaines maintenant, lorsque nous avons pris notre premier billet d’avion : un aller-retour Paris-Bangkok (14 janvier au 14 avril 2015). Cela se précisait. Quelques jours plus tard, c’est l’aller-retour pour la France, pour une durée de 8 mois (21 décembre 2014 au 16 mai 2015), que nous avons magasiné. C’est à chaque étape une nouvelle prise de conscience, qui rend le projet toujours de plus en plus réel… bien que nous soyons encore assis dans notre canapé.
Lors de l’achat du deuxième billet d’avion, celui qui nous emmène au loin de chez nous pour une durée de 8 mois, un mélange d’émotions nous a envahi (enfin plus moi que Jeff…) : un mélange d’excitation et d’angoisse, difficile à décrire en mots. Il est là, ce mélange, et parfois doux, parfois amer, nous nous amusons à le ressentir pleinement, car nous croyons que cela fait partie du voyage… Nous nous baladons alors entre l’excitation de réaliser un projet qui n’est plus seulement pointé du doigt, mais ballotté dans nos mains, et entre la peur de l’inconnu. Nous nous imaginons tantôt sur les photos des paysages de livres, le sourire en coin, tantôt seuls sur nos vélos et loin de nos amis, nos chats, notre agréable vie à Montréal, notre chez-nous, et tout ça.
On se dit que très probablement, dans un an, à cette même date, on sera nostalgique et que tout sera passé très vite… trop vite ? Ce qui est sûr, c’est que nous voulons vivre chaque moment à fond, de ce voyage qui a déjà commencé…