Nous quittons Prachin Buri le 28 janvier. Nous y avons pris un temps de repos dans une guest house tout confort, aux propriétaires très sympathiques. Lors de nos moments détente, nous avons eu droit à des bananes, du lait de coco à siroter et du café préparé à la thaï. Nous avons aussi fait la connaissance d’Ebat, petit gars de 3 ans et demi. Bien que nous ne parlions pas la même langue, il a su communiquer avec nous par son rire. Il imitait aussi très bien nos expressions non verbales, ce qui nous a fait beaucoup sourire ! (Portrait à venir)
C’est en deux jours que nous prévoyons d’atteindre la frontière cambodgienne, en passant par la route 33. Nous partons tôt, afin de profiter des températures fraîches du matin. Et là, surpris de notre forme olympique, que nous devons plus que très certainement à notre entraînement « militaire » du week-end dernier, nous avançons SU-PER bien : on est rapide et c’est facile de pédaler !
La route est bonne, les champs cultivés et les maisons défilent sous nos yeux, ainsi que les nombreux bui-buis offrant nourriture et boissons. Nous faisons des pauses tous les 20 km environ, n’en revenant pas de notre avancée aisée (les premiers jours, on prenait des pauses tous les 8 à 10 km).
On parcourera 90 km ce jour là, accompagnés par les sourires des Thaïs, des pouces en l’air sortis des voitures et des klaxons d’encouragement. Sur les 30 derniers kilomètres, les maisons se font plus rares, et inversement, les camions plus nombreux. Les champs sont souvent brûlés, probablement pour y faire une nouvelle culture dans un futur proche. La route devient moins intéressante et en plus, il fait chaud (puisqu’il est passé midi).
Nous nous arrêtons à Sa Kaeo. Aucun intérêt pour la ville, mais nous avons besoin de dormir. C’est juste une grande rue principale sur laquelle se trouvent de nombreux garages et de petites artères où on trouve de nombreux bui-buis. En plus, les hôtels sont chers… et nous ne comprenons pas pourquoi. Ce qu’on observe toutefois, c’est que le sol commence à changer de couleur. Il devient rouge orangé. L’air est aussi plus poussiéreux… Il semble que nous soyons sur la bonne route et que nous nous approchions du Cambodge.
Le lendemain, 50 km d’autoroute nous séparent de la frontière. Bon… la route ne nous enchante pas trop. Trop de camions. Et quand même, il faut avouer qu’on y est allé un peu fort la veille ! J’ai mal… pas aux cuisses, pas aux fesses… mais aux épaules ! Celle-là, on l’avait pas vu venir. Je tente de réajuster ma posture. Affaire à suivre.
Nous arrivons finalement à Anaryaprathet, dernière ville avant la frontière. Une belle ville, où l’énergie est bonne. Nous y passerons un bon moment à siroter des bières et manger des bons mets thaïs.
C’est à la fois très excités de découvrir le Cambodge demain, et un peu apeurés de la qualité des routes annoncées comme étant de mauvais qualité, que nous essayons de dormir… Nous avons hâte !
Anecdote rigolote 1 : À Prachin Buri, nous cherchions un endroit pour manger. On s’est assis à une table, s’attendant à avoir une carte du menu. À la place, des serveurs sont arrivés, ont placé une espèce de grosse marmite en cloche devant nous, mis de l’eau dans le fond, allumé le feu en dessous… trop tard ! Nous avons dû manger une pierrade thaï ! On regardait nos voisins pour savoir comment ça se mangeait : dans un bol, mélange de viandes et fruits de mer trempant dans leur jus, dans une assiette, salades, nouilles de riz et un oeuf, plus de petits bols de sauce. Nous avons été nuls à l’observation : les serveurs sont revenus trois fois nous dire d’ajouter ci ou ça à tel endroit (par exemple, il n’était pas évident pour nous que l’oeuf se casse pour le mélanger au jus de viandes et de fruits de mer, ou bien de savoir que c’est normal que les nouilles deviennent entièrement gélatineuses après les avoir trempées dans le bouillon… d’huile). Je n’ai pas mangé grand chose ce soir-là… heureusement que Jean-François a apprécié.
Anecdote rigolote 2 : Sur la route, le lendemain, nous nous sommes arrêtés dans un parc pour voir si nous pourrions y camper. La réponse était non, mais une drôle d’expérience nous est arrivée : nous avons vu une femme moine qui nous a invités à venir prier. Un gros Bouddha couché en bois était là. Elle nous a alors remis 3 bâtons d’encens et une fleur de lotus chacun. Nous avions observé plusieurs fois les rituels de prière, ouf ! On a enlevé nos chaussures, pris garde de ne pas mettre nos pieds devant Bouddha lorsque nous nous sommes agenouillés, et nous avons prié. Nous avons déposé nos encens et notre fleur de lotus comme offrande à Bouddha. Alors que nous étions sur le point de repartir, un homme est arrivé et nous a mis dans les mains un gros bouquet de fleurs de lotus. Nous sommes allés de nouveau voir Bouddha sans vraiment savoir ce qu’on devait faire cette fois-ci. On les a déposés dans de grands pots où s’y trouvaient déjà d’autres fleurs, et nous sommes revenus. La femme moine et l’homme nous ont dit plein de choses que nous n’avons pas comprises. Pour finir, l’homme à donné une pierre à Jean-François. Nous en avons conclu que nous avions la bénédiction de Bouddha pour le reste de notre voyage :)
Quelques impressions de notre passage en Thaïlande
Nous n’avons parcouru que 400 km, ce qui est très peu à l’échelle de ce pays, d’une superficie égale à celle de la France. C’est donc par simple plaisir de partage et aussi pour ne pas oublier nos premières impressions (qui changeront peut-être au au fil de notre trip), que nous les présentons ici. Peut-être que d’autres auront ou auront eu une expérience très diffèrente.
Nous avons observé une manière de vivre très différente de la nôtre. Ça, on s’y attendait. Pour ceux qui se questionnent, le dépaysement culturel est garanti ! Mais nous nous nous attendions moins à ressentir parfois un sentiment de solitude dû à certains problèmes de communication et ce, malgré tous les beaux sourires qu’on nous a adressés… En fait, ce constat est plutôt partagé… Il y a eu plusieurs cas de figure :
– les sourires multipliés par 10 lorsqu’on s’arrêtait, marquant l’intérêt pour nous et notre moyen de locomotion malgré le fait qu’on ne pouvait pas se comprendre verbalement;
– les sourires qui disparaissaient net lorsqu’on s’arrêtait, peut-être justement parce qu’ils savaient que la communication allait être difficile. Dans ces cas, bien souvent, tout s’arrangeait lorsqu’on sortait notre dictionnaire franco-thaï. Sauf dans les grands magasins, où alors on remarquait que les vendeurs venaient vers nous à reculons, se regardant entre eux l’air de dire : « À ton tour de te taper l’occidental avec qui on arrivera pas à communiquer »;
– les personnes qui nous parlaient en thaï, sans pause, alors qu’on faisait signe qu’on ne comprenait rien, et tentait de s’en excuser. On s’est demandé si la communication non verbale avait sa place dans leur façon d’échanger. En fait oui, mais elle est probablement très différente.
C’est certain que la barrière de la langue explique en partie cette difficulté (l’anglais est très peu parlé), mais nous croyons qu’il y a aussi autre chose. Les Thaïs semblent avoir une vie bien rangée, qu’il ne les intéresse pas nécessairement de perturber. On a pu voir qu’ils se lèvent tôt et travaillent beaucoup, mais nous ne savons pas vraiment comment ils s’amusent. Le sourire en soi fait aussi parti de leur culture soit dit en passant.
Le nationalisme est très fort. On se rappellera de l’hymne qui est chanté dans tous le pays à 8h et à 18h, chaque jour. Le roi est très aimé et respecté. Son image est placardée un peu partout. Les Thaïs sont aussi très croyants et pratiquants. Bouddha est très présent dans leur quotidien.
Nous avons très bien mangé. Aucun problème de digestion ! Nous avons remarqué qu’il y a très peu de chaînes de supermarchés. Normal, on peut trouver tout ce qu’on veut dans les bui-buis et les marchés de rue. Les travaux manuels sont encore très fréquents. Par contre, Samsung a une bonne cote !
L’égalité des sexes ? On n’y est pas encore ! Il est arrivé à plusieurs reprises qu’on s’adresse à Jean-François uniquement. Et c’est même arrivé que lorsque je répondais aussi aux questions, la personne (en fait, l’homme), n’y prêtait pas attention ou semblait surpris ou gêné. Éviter de se promener épaules et jambes découvertes. Hors des grandes villes, les femmes ont un regard désapprobateur… même s’il fait vraiment très, très chaud !
Les règles d’hygiène ? Tout un autre monde ! On trouve beaucoup d’articles sur internet au sujet de l’absence de papier toilette dans les salles de bain (remplacé par un jet ou un bol d’eau). Mais ça, je n’en ferai pas un problème d’hygiène. C’est plus une habitude et c’est peut-être eux qui ont tout compris. Ce qui est plus questionnable, c’est l’absence de savon pour se laver les mains après le lavage de fesses. Par ailleurs, les évacuations sont souvent dirigées vers les rivières, ou autres sources d’eau. Et dans les lieux où nous mangeons, pas de lave-vaisselle. La vaisselle se fait à dans de grandes cuves, à même le sol. Système D ! Avoir confiance en son système immunitaire ;)
Le peuple thaï demeure un peuple à découvrir encore…
ByeBye Thaïlande !
Salut Xavière et JF,
Ça a l’air pas mal le fun votre sabbatique. Profitez-en bien, il fait -20 degrés par ici lol
À bientot
No pics??
Bye
Salut Mathurin, oui on découvre plein de belles choses par ici. On en profite un max, on a pas le temps de s’ennuyer. Pour les photos il faudra encore attendre un peu :(
Passe le bonjour à l’équipe, JF