Vientiane, nous n’aurons que le temps de la traverser. Pour nous rendre directement à la frontière thaïlandaise, aller à Nong Khai, y prendre le train de nuit, direction Bangkok. Là où tout a commencé…
Du 9 au 14 avril 2015…
Il est tôt lorsque nous arrivons à la capitale de l’ancien royaume de Siam. La ville émerge de sa nuit et le trafic est encore tranquille. Nous nous déplaçons à vélo dans les rues de Bangkok, à la recherche de ce qui sera notre dernière demeure en Asie du Sud-Est.
Une fois trouvée, nous dormons ! Et nous dormons beaucoup ! Pendant 2 jours ! Nous ne sortirons que pour aller manger, ou pour initier une vaine tentative d’activité « shopping ». Puisqu’à chaque fois, celle-ci sera écourtée pour… retourner se reposer, au frais. Il fait chaud en ce début du mois d’avril. Une chaleur qui nous écrase.
Après 2 jours de remise en forme lézardesque, les initiatives sont plus fortes, motivées par l’envie de profiter de ce dernier week-end en terre asiatique. Et… nous redécouvrons Bangkok, différente d’il y a trois mois. Elle n’est plus seulement cette ville aux milles stimulations, épuisantes à la longue, aux bruits incessants et à ses nombreux habitants fourmillants. Elle est une ville qui présente de nombreux intérêts, une ville qui se vit. Il est vrai aussi que nous ne cherchons plus à voir un maximum de sites touristiques, mais juste de vivre ce qui se présente à nous.
Dans « notre » rue, nous saluons chaque jour ces commerçants, postés chaque jour au même endroit, vendant chaque jour cette bonne soupe de nouilles de riz ou ces bons fruits juteux et sucrés à souhait. Ils nous reconnaissent et nous avons le sentiment que nous faisons un peu parti du quotidien de la ville.
Le jour suivant, nous nous rendons à un temple pour y suivre un cours de méditation dispensé par un moine bouddhiste. Un essai à la méditation vipassana, qui nous semble être l’opportunité d’une conclusion enrichissante à ce périple qui aura été inspirant et révélateur. Ni Jean-François, ni moi ne connaissons tant que ça la philosophie de vie bouddhiste. De ce que nous en savons, elle semble avoir beaucoup à nous apporter en termes de mieux être dans le tourbillon de vie dans lequel nous nous perdons facilement. Et tous autant que nous sommes…
Quelques grandes lignes sur la méditation plus tard, nous voilà plonger dans un état de concentration intense, tentant tant bien que mal de ne prêter attention qu’à notre propre respiration. On commence par une demie heure de marche lente, entre deux murs. Puis nous enchaînons sur une demie heure de méditation assise. Et cette partie est plus laborieuse. Demandez à Jean-François, que je surprends à un moment complètement affaissé sur lui-même, m’adressant une grimace signant la torture qu’il vit. Je me concentre plus que jamais pour ne pas éclater de rire. Ouf ! Ma respiration redevient mon centre d’intérêt.
Trois heures plus tard, nous ressortons de ce cours É-PUI-SÉS ! J’ai mal à la tête et je retourne dormir jusqu’au soir. Pendant ce temps, Jean-François sort chercher du matériel pour le rangement de nos vélos et les préparer au voyage aérien qui nous attend. Il revient bredouille et… trempé ! Dehors, alors que je roupillais un peu plus encore, se prépare la fête de l’eau (ou Songkran). Hymne à la saison des pluies, que les thaïlandais attendent maintenant impatiemment alors que la chaleur devient insupportable !
Bangkok se transforme en un immense champ de bataille où les soldats sont armés de pistolets à eau, de seaux d’eau, ou encore de contenants remplis de talc qu’ils aiment étaler sur le visages des gens. Il parait que ça dégénère parfois. Notre expérience à été très agréable. Si ce n’est ces poules mouillées qui se cachent dans de gros pick-up pour jeter sur les passants de l’eau glacée ! C’est de bonne guerre. J’ai pour ma part giclé des innocents, cachée derrière une table, au fond d’un restaurant.
Trempés de la tête aux pieds, nous rentrons nous sécher, avant d’aller voir un show présentant certains éléments de l’histoire de la Thaïlande, show riche en couleurs et en effets spéciaux : Siam Niramit. Nous avons passé une agréable soirée, nous laissant transportés à d’anciennes époques. Nous sommes spectateurs d’une histoire avec un grand H, remplies de croyances qui rythment la vie des thailandais. Des croyances, des moeurs, des routines de vie encore observables aujourd’hui. Un héritage de plusieurs centaines d’années, qui a bien sûr évolué. Car tout change et évolue… Pour la petite anecdote, nous avons dû nous lever pour l’hymne national, écoutée sur images du roi.
Enfin, un dernier massage qui nous laissera quelques courbatures, quelques dernières traces de talc sur le visage, et c’est l’heure de nous rendre à l’aéroport… avec une petite boule dans la gorge. Nous repensons et nous nous repassons dans la tête les images de ces 3 derniers mois, réalisant à quel point nous avons été touchés par les conditions de vie de certains et la chance que nous ne pesons pas à sa juste valeur dans nos contrées occidentales. On nous le dit depuis qu’on est petit, mais on ne se rend jamais suffisamment compte avant de le voir, voire de le vivre, par soi-même…
C’est ainsi que s’est terminée cette expérience que nous n’oublierons jamais ! Non seulement nous avons découvert une partie du globe qui nous était encore complètement inconnue en dehors des informations trouvées dans les livres ou sur le net, mais aussi nous avons pu nous imprégner d’une autre culture. Bien que nous soyons loin de tout comprendre, notre retour à Bangkok nous a fait réaliser qu’en 3 mois, nous avions évolué. Ou du moins, notre regard sur le monde a changé… Nos premières perceptions, celles décrites il y a trois mois, ne seront très probablement plus jamais les mêmes à l’avenir…