Kirghizstan – Premières impressions

Kirghizstan – Premières impressions

Du 15 avril au 5 mai 2015 – Une parenthèse…

Trois semaines où le temps s’arrête dans ce voyage, trois semaines où nous profitons de nos proches, de célébrer mariage et anniversaires, trois semaines où nous reprenons plus vite que prévu des joues et des réserves stockées sous forme de gras bien établis là où on ne le voudrait pas. Bref ! Trois semaines en France !

Du 5 mai au 12 mai 2015 – Kirghizstan.

Puis rapidement déjà, nous revoilà dans l’avion, cette fois-ci en direction de Bishkek, au Kirghizstan. Nous prévoyons d’y rester quelques jours, avant de partir traverser l’Ouzbékistan, le Tajikistan, puis le Kirghizstan pour finir, en 3 mois. Avant notre départ, nous avons ressenti un peu plus de nervosité de la part de nos proches, qui craignent un peu pour notre sécurité. Pays majoritairement islamiques et voisins de l’Afghanistan ne font pas d’eux des destinations phares, en cette période de tensions. Et puis ce sont aussi et surtout des pays que l’on connaît moins. Nous vérifions les dernières actualités concernant la sécurité et confirmons notre destination.

Nous voilà à Bishkek…

Bishkek. Une ville qui ne saurait cacher son influence soviétique ! Cela nous marque dès notre arrivée. De vieux bâtiments, ou plutôt des blocs, qui rappellent un peu les immeubles des cités de banlieue en France. Ils sont souvent ornés de détails qui tentent de les rendre un peu beaux. Mais ils sont aussi presque toujours défraîchis, tout comme les routes pleines de trous, que les voitures tentent tant bien que mal d’éviter en donnant des coups de volant surprise. Attention ! Promeneur du soir, les trottoirs ne sont pas mieux et souvent mal éclairés. Prends donc garde à toujours savoir où tu mets les pieds.

Bishkek. Une capitale qui paraît morcelée en petits quartiers d’une rue, où les enfants jouent dans les jeux extérieurs qui leur sont dédiés, pendant que leurs parents papotent entre voisins, flânant tranquillement dans les environs. Je retrouve un peu l’ambiance du quartier où j’ai grandi.

Bishkek. C’est aussi un mix culturel intéressant et curieux, puisqu’on y trouve des personnes aux traits russes, d’autres aux traits asiatiques, et d’autres encore aux traits des pays du moyen-orient. Nous nous amusons à dire que c’est ici le centre du monde ! Puis, au delà des traits du visage, il faut aussi constater que le voile côtoie la mini-jupe, tout autant que les vieux bazars typiques ont comme voisins quelques grands centres commerciaux tous neufs. On y parle le kirguize et le russe.

Bishkek. La vie diurne et nocturne y est très agréable. Des petits cafés et terrasses disséminés un peu partout dans la ville. Parfois des bars où bières et vodka sont les principales boissons, parfois des petits stands où les théières accompagnent des petites gourmandises bien sucrées. N’oublions pas que l’hiver est long et rude et que nous arrivons à un moment où il est temps de profiter des bonnes températures. Il y a toujours quelques acolytes encore tard le soir.

À Bishkek, nous passons nos journées à :

– récupérer du voyage,

– monter nos vélos,

– faire la demande du visa tajike, sans oublier le GBAO qui nous permettra de suivre la magnifique route des Pamirs,

– flâner nous aussi dans les rues et les bazars, où on se sent très bien,

– se reposer à l’auberge (Nomad’s Home) et papoter avec Claudio, cet italien cinquantenaire nomade.

Nous profiterons de la journée du 9 mai pour nous adonner au tourisme plus classique. La ville s’affaire à célébrer le jour de la victoire, marquant la fin de la seconde guerre mondiale. Le 9 mai… mais pourquoi ? Tout simplement parce que le traité de paix à été signé après minuit, heure locale de Moscou. On sort voir les chars, les tanks et les avions de chasse, malgré la pluie qui s’abat sur la ville ce jour là. Nous irons voir après, entre autres, la statue de Lénine, la dernière encore debout en Asie centrale.

Le 10 mai, nous quittons la grande ville pour nous rendre à Osh. Nous allons alors au bazar du même nom (bel et bien situé à Bishkek) à vélo, où nous trouverons une « machutka », ou taxi collectif. Nous n’avons pas le temps de faire la route en vélo puisque nous voulons passer la frontière ouzbek deux jours plus tard.

12 heures de route. Nous passons un col à 3000 mètres, où la neige n’a pas encore complètement fondu. Puis une plaine qui s’étend entre une rangée de sommets. Le paysage est incroyable. Ensuite… nous nous endormons, et plus tard la nuit est tombée. Au réveil, nous ne verrons alors que les phares des voitures que nous croisons, espérant à chaque fois ne pas se la prendre de face ! En effet, notre chauffeur qui a probablement manqué sa vocation de pilote de rallye, nous fera une démonstration, se croyant sur piste avec (ou contre) son ami ! Le « jeu » consiste a, bien sûr, conduire vite, tenter de depasser l’autre, mais également s’amuser à conduire feux éteints pour celui qui est à l’arrière, et faire des signaux à l’aide de ses feux de détresse à son adversaire lorsqu’on le dépasse. Notre chauffeur rit tout seul, personne dans le véhicule ne dira rien…

Nous arrivons finalement sains et saufs à Osh. Il est 4 heures du matin. Pas besoin de préciser que nous avons dormi pendant une bonne partie de la journée. Nous n’aurons le temps d’avoir qu’un très bref aperçu de la ville, avant de quitter le pays le lendemain. Ce que nous notons rapidement, c’est une ambiance bien différente de celle ressentie dans la capitale. Les hommes sont majoritaires dans les rues, les femmes plus souvent voilées. Il nous semble que l’on pratique plus systématiquement la religion dans cette région. Mais sans délaisser pour autant la vodka…

Le 12 mai, nous sommes excités et contents de repartir à vélo. Nous espérons seulement être épargnes par la pluie qui sévissait la veille… Nous traversons le bazar, se sentant transportés au temps d’Ali Baba, avant d’atteindre à frontière, qui se situe à 5 km seulement.

Et… c’était parti !