Invités par le professeur de 2e année, nous atteignons cette école en montant une colline escarpée dans un petit village laotien. Nous découvrons en haut une bâtisse en bois, à l’intérieur de laquelle se trouvent plusieurs classes séparées par un mur qui ne fait que cacher la classe voisine du regard… on ne sait pas ce qu’est l’insonorisation ici ! Dans chacune des six classes, les élèves (de jeunes garçons pour une très grande majorité) travaillent sur de vieux pupitres en bois, posés à même un sol de terre orange. Au mur, un tableau écaillé, sur lequel le maître d’école laisse glisser sa craie pour écrire des mots dont les symboles sont pour nous de jolis dessins aux courbures raffinées. Le tout est éclairé par la lumière naturelle seulement.
Les jeunes apprentis étudient ce jour-là la dissolution du sel dans l’eau. Le professeur captive leur attention à l’aide de démonstrations pratiques et c’est à travers les exercices proposés dans leur cahier qu’ils s’exercent à la lecture et à l’écriture. Les bases demeurent encore fragiles… Le professeur, qui aura suivi une formation de 6 mois seulement pour pouvoir prendre son rôle, guident ses élèves avec beaucoup de patience.
Nous sommes les témoins d’un système scolaire très précaire… mais dans cette école, nous ressentons l’envie d’enseigner et l’envie d’apprendre.