Après deux nuits de bon repos à La Tremblade et sur les conseils de Pierre et Françoise (nos hôtes des derniers jours), nous quittons la Vélodyssée pour faire le détour par Brouage, puis l’Ile Madame. Brouage est la ville de naissance de Samuel De Champlain; son histoire est donc lié à celle du Quebec. Le village est très joli, avec sa vieille église, ses remparts et ses rues pavées. Nous y rencontrons un ancien expatrié franco-québécois qui y a ouvert une boutique de produits que nous connaissons bien. Nous en profitons pour nous approvisionner en sirop d’érable !
Nous devons arriver assez tôt à l’Ile Madame pour y accéder et en faire le tour avant fermeture du chemin d’accès, prévu ce jour à 14h56, selon l’horaire de la marée. Et nous y parvenons malgré que nous prenions le temps de prendre des photos, de discuter ou encore de vérifier la route. Car si la Vélodyssée est très bien balisée, la quitter laisse davantage place à plusieurs options de trajets. Le réseau de routes vertes est bien développé en France ! Ce sont ici des paysages champêtres, des canaux travaillés par la main de l’homme pour prendre le contrôle de ces marais pour en rendre la terre stable et fertile. C’est assez impressionnant de voir sur la carte la dimension des terres travaillées de cette façon. Un château émerge parfois au loin. On voit aussi de nombreux oiseaux, notamment des cigognes, des hérons cendrés ou encore des aigrettes. C’est une promenade très agréable !
L’Ile Madame est la plus petite île de Charente-Maritime. Nous la rejoignons à vélo, en empruntant une route qui est immersible à marée haute. On y trouve un fort, une ferme, des petites cabanes de pêcheurs sur pilotis, et au loin, on voit le Fort Boyard. Il se démarque très bien sur cet horizon d’eau. On plonge dans nos souvenirs d’enfance, musique du générique en tête !
Nous arrivons à Rochefort en fin de journée, où nous prenons le Transbordeur, une œuvre de Gustave Eiffel, restaurée dans les dernières années. Et c’est tout un concept : une sorte de nacelle qui, comme son nom l’indique, transborde les passagers d’une rive à l’autre, sans toucher à l’eau, système permettant de déjouer les marées. Vous pouvez voir le système en photo. Ici, nous rencontrons Bernard, qui vit à Rochefort depuis 40 ans. Lui aussi est à vélo et il nous invite à un dernier petit tour pour nous montrer l’Arsenal, où étaient construits les navires de la garde royale sous Louis XIV, ainsi que, de la même époque, la Corderie royale. Rochefort a alors été une ville très rayonnante. Plus contemporain, c’est Airbus qui s’est installé ici. Bernard est une autre de ces rencontres qui se montre généreuse dans le partage. Encore une fois, merci pour la petite visite guidée.
Journée de pause à Rochefort, bien méritée, après notre recors de 60 km parcourus en un jour. Ces moments de pause sont un temps pour digérer tout ce que nous vivons, faire un peu de travail académique avec les enfants, quelques morceaux de guitare pour Maxandre et écrire en ce qui me concerne. Ces derniers jours, notre routine semble s’être bien implantée. Nous nous sentons plus efficaces le matin pour nous préparer, les enfants gèrent mieux le niveau quotidien de stimulations et nous avons aussi pris un bon rythme et une plus grande endurance lors de nos escapades. Ça aura pris 2 mois ! Quand on repense aux galères du Portugal… Il faut aussi dire que depuis Biarritz, l’itinéraire est relativement plat.
Après Rochefort, arrêt à La Rochelle. La route pour s’y rendre passe par des plages plus aménagées pour les touristes; certains tronçons nous apparaissent très mignons, avec de petites maisons colorées bordant la piste cyclable. Le bord de mer est plus rocheux ici. Nous retrouvons ici mon amie Marie-Eve et son partenaire Simon qui sont en virée eux aussi. Tout un beau hasard ! Le temps d’un verre et d’un bon repas. Nous verrons principalement le centre historique et notamment les deux tours emblématiques de la ville. Très beau ! Et si vous passez dans le coin, les glaces de Tonton Maboule sont délicieuses.
Au départ de La Rochelle, nous parcourons la partie asséchée du marais Poitevin. Toujours les marques du travail de l’homme pour contrôler la terre et la rendre cultivable. Des canaux, des écluses, des champs, des oiseaux, de l’ostréiculture.
Nous voilà maintenant en Vendée. Au sud, la Vélodyssée passe par plusieurs villes de bord de mer, mais avec vues dominantes sur hôtels et camping. Cette partie nous a moins plue. Nous avons quand même fait quelques belles découvertes momentanées : des plages cachées, des dunes à la végétation plus asséchée, d’autres paysages d’ostréiculture, toujours au rythme des marées. Puis la Vendée, c’est aussi des champs de blé dorés et toujours ces maisons de pêcheurs, lorsque nous avons vue sur les bords de l’océan, ce qui n’est pas toujours le cas, plusieurs pans de la côte étant protégés en cas de submersion. Et ces derniers jours, le vent d’ouest souffle davantage, nous obligeant à plus d’effort; nous apprécions les passages en forêt où nous en sommes un peu protégés.
Mais… la fatigue s’accumule… Notre prise d’endurance, de vitesse et une meilleure routine nous a fait oublier l’importance des pauses. Et c’est l’accident ! Jeff a pris un poteau à bonne vitesse : perte totale du porte-bagage avant et roue voilée. Heureusement, juste un bleu à la jambe pour Romane qui est passée par-dessus le guidon, et beaucoup de peur. Ça aurait pu être beaucoup plus grave… Quelques coups de téléphone plus tard, nous voulons être à Nantes le vendredi 6 juin, car nous avons la chance d’y faire réparer nos vélos ! Je roule toujours avec un seul frein opérationnel.
Nous décidons de quitter la Vélodyssée et de couper par les terres puisque le grand tour par la côte est trop long dans le contexte. Fatigue = humeur familiale plus fragile. Dire que nous avions trouvé l’équilibre… Puis c’est au tour de Maxandre de faire un bon vol plané deux jours plus tard. On ne l’a pas vu chuter, mais nous avons retrouvé son vélo retourné sur la selle, roues en l’air. Encore une fois, plus de peur que de mal !
Note pour plus tard : demeurer attentif à nos signes de fatigue et respecter des journées de pause.
Nous passons donc par la route des vignobles nantais et nous découvrons de belles églises, des champs, un goût d’arrière-pays. À noter que la route est un peu moins agréable à l’approche de la grande ville : nous sommes plus proches de la route très passante où les voitures roulent pas mal vite. Nous sommes contents d’arriver !
Nantes, ce sera 4 jours de pause dans une ville au paysage culturel vraiment riche, avant de repartir suivre le canal de Nantes à Brest, jusqu’à Roscoff. Nous trippons tellement sur la Vélodyssée que nous avons décidé de la faire au complet (de Henday à Roscoff), avant de bifurquer sur la Vélo Maritime jusqu’au Mont St-Michel, où notre périple à vélo prendra fin. Les Pays-Bas, ce sera pour une prochaine fois !























