La France, ce si beau pays, celui où nous sommes tous les deux nés, et que nous avons quitté il y a maintenant 5 ans. Ce pays que nous regardons avec un tout nouveau regard, un regard maintenant teinté de notre expérience/vie au Québec.
Nous arrivons fatigués d’un voyage de 10 heures porte à porte, quand nous avons droit à notre première réflexion désagréable. Nous sommes sur le territoire depuis moins de 2 heures… Les français nous paraissent aigris et ça ne s’arrange pas avec les années qui passent. Ou peut être nous sommes nous habitués à d’autres manières d’interagir avec autrui ?
Premier arrêt en Alsace, la région natale de Jean-François. D’abord à Strasbourg. Bien que j’y aie habité plusieurs années avant de partir à Montréal, je suis sous le charme ! Sous le charme de ces petites maisons qui, on pourrait le croire, semblent être faites en pain d’épices. Sous le charme des maisons typiques à colombages, ces rues pavées et ces marchés de Noël réputés pour leur charisme. Je mentirais si je disais que l’accent alsacien sonne doux à mon oreille, mais il est porteur d’une histoire tellement riche !
On le ressent d’autant plus à la campagne, dans les villages où les grands-parents ont vécu la guerre… tantôt français, tantôt allemands. La campagne alsacienne, porteuse de traditions perdues ailleurs.
Nous poursuivons justement notre route pour aller dans le nord de l’Alsace, dans la famille de Jean-François. Je suis toute émue de l’entendre parler alsacien, dialecte qui se perd avec les nouvelles générations, au grand damne des aînés. Il y a aussi beaucoup de chaleur humaine, autour de la table. Une convivialité qui fait chaud au coeur et qui est propre à la France. C’est son histoire, un bout tout du moins.
Puis nous allons en Franche-Comté, ma région natale. Ici, ce qui me frappe, ce sont les fortifications. On se ballade dans les rues de Belfort. Je reconnais beaucoup de lieux, mais plus personne. Mon regard a changé, là encore. Aujourd’hui empli d’une certaine nostalgie et d’une nouvelle curiosité pour ces vieux bâtiments à l’architecture ancienne et aux détails fins. L’accent est ici différent. Je ris de le percevoir et de me souvenir des remarques que j’ai pu entendre à son sujet, alors que je n’avais pas conscience de l’avoir.
Au final, de savoureuses retrouvailles familiales. Nous avons beaucoup mangé, chacun de nos hôtes justifiant chaque nouvelle cuillère mise dans notre assiette par le fait que nous ne pourrons bientôt plus manger tout ça. Je ne rentre presque plus dans mes pantalons… mais je craque pour la cuillère de plus ou le morceau de fromage en trop. C’est vrai, c’est bon et j’aime ça !
Puis il y a eu le 7 janvier 2015…. une journée triste pour la France, pour les français, pour tout le monde. Une drôle d’ambiance s’est installée. Plongés entre détermination à faire valoir nos droits et peur ambiante, que l’on souhaite nier, mais qui est présente. Nous avons suivi les informations et discuté des différents points de vue relevés autour de nous.
Nous avons eu les boules… Les boules de se balader dans le monde en cette période de crise (qui, nous le savons bien, ne date pas d’aujourd’hui, mais qui a été bel et bien réactivée à nos esprits). Un sentiment d’insécurité qui plane. Nous partirons malgré tout bien sûr…
Quelques jours plus tard, il a fallu préparer nos bagages. Les velos ont été démontés et mis dans un carton. La mécanique du vélo m’étant jusque là inconnue, ça a été un peu laborieux ! Nous nous sommes même demandé si le vélo était une si bonne idée… Haha ! Trop tard ! Nous embarquons demain.
Finalement, c’est jouflus et heureux que nous avons pris le train de 6h11 à la gare de Strasbourg, le 14 janvier 2015, craignant un peu les contrôles de police dans le cadre du plan vigipirate renforcé. Finalement, tout ce sera bien passé! Et demain… nous serons à Bangkok !
merci pour vos reportages ki nous font vivre votre belle aventure.
Nostalgie quand tu nous tiens!
Bon voyage à vous deux… Nous avons hâte de vous lire.
Les français aigris?!? Ça se saurait…
Plus sérieusement, j’ai eu l’impression de lire ce que j’ai ressenti la dernière fois où je suis allé à Belfort…