Arrive le temps où la descente des montagnes s’amorce. Nous sommes à la fois heureux de savoir que ça va être agréable de se laisser aller, prendre de la vitesse (mais pas trop) sans aucun effort, et à la fois triste de quitter ces montagnes. Ces montagnes qui nous auront marqué. Jean-François et moi sommes tous les deux d’accord pour dire que nous y laissons un petit quelque chose de nous…
Nos dernières journées dans les montagnes sont magnifiques ! Car il fait enfin beau, après une dizaine de jours de brouillard ou de temps gris, ce qui s’apprécie à sa juste valeur. On découvre alors un paysage à couper le souffle : des sommets de montagnes présentés sous forme de dégradé de couleur selon qu’ils soient plus ou moins loin de nous et une belle verdure sur les bords de routes ! Une gratification à tous nos efforts. On s’émerveille aussi à une occasion d’être au dessus des nuages. C’est simplement et naturellement magnifique !
Là haut, on renfile nos coupe-vents. La température est plus fraîche. On se sent un peu seuls au monde, tous les deux. On est heureux. Notre arrivée à Phoukhoun, le 1er avril, marque la fin de l’ascension. Le lendemain, nous redescendons en direction de Vang Vieng.
Ce morceau de route est différent, mais lui aussi superbe ! Depuis le début, dans les descentes, Jean-François prend de l’avance, tandis que moi je m’assure de ne pas prendre trop de vitesse car… je préfère, c’est tout ! On avance gaiement, sans trop d’efforts (si ce n’est celui de bien tenir mes freins, ce qui, l’air de rien, fait mal aux doigts), profitant de paysages incroyables. On commence à apercevoir des montagnes aux formes différentes de celles vues jusque là, des formes particulières, comme destructurées. Des pics, des arrondis, petits, aigus, gros, larges, un mélange de tout ça.
Puis, on s’approche de plus en plus de ces montagnes « farfelues ». Ce sont des amas de roches calcaires, comme on en a vu au Viêtnam. Ces amas semblent plantés sur des montagnes. Arrivent finalement les dernières petites montées et descentes et puis… la plaine.
Au revoir belles montagnes que nous n’oublierons jamais…
Du 2 au 8 avril 2015…
Après une pause à Kasi, ville sans intérêt, nous arrivons à Vang Vieng, ville de fête et de débauche, dont la réputation la précède. Nous y ferons une halte de 3 jours très agréable.
Vang Vieng, c’est une ville où tu trouves des happy hours à différentes heures de la soirée (en se renseignant bien, on peut boire plusieurs heures sans dépenser beaucoup d’argent), des happy menus dans les restaurants, des happy balloons dans les bars. C’est une ville où tu peux squatter la journée longue devant Friends, vautré dans des coussins et sirotant des shakes de fruits… ou des bières. C’est aussi la ville où l’on aperçoit de temps en temps un mec complètement défoncé de la veille, ou bien des personnes en maillot de bain et pieds nus, avec des trucs écrits partout sur le corps… bien sûr, ce ne sont jamais des Laotiens !
La première soirée, on se sent très étrangers dans cette ville qui a été conquise par les occidentaux avides de fiesta. Bien que nous ne soyons jamais les derniers à nous laisser entraîner pour s’amuser, nous avons besoin d’un moment de réadaptation. Sans aucune transition, nous sommes de retour en occident, après être restés dans une forme de retraite sociale, dans de petits villages reculés, où la vie est une ardue routine.
Puis nous rencontrerons de belles personnes, avec qui nous découvrirons les joies du tubing ! Thumb up à Saranya et Steven, couple d’allemands, et Loïc, jeune français plein de fougue ! Le tubing est une activité très ludique qui a toutefois enregistré un grand nombre de décès ces dernières années. L’alcool et la drogue ne font pas bon ménage avec les activités de rivière (la police a alors fermé un grand nombre de bars pour cette raison; il semble que ce soit maintenant plus calme qu’il y a quelques années). Car le but du tubing est de se laisser glisser sur l’eau, les fesses posées dans une chambre à air de pneu de tracteur, de bars en bars, servant tous de généreux verres de cocktails et offrant des activités pour s’amuser sur de la musique. On peut aussi descendre la rivière sans s’arrêter, mais on s’est laissé tenter par cette ambiance ibizesque. Bien que ce ne soit pas nécessairement notre genre de fête, nous y avons passé une super journée entre potes. À noter que les paysages sont idylliques.
Puis il a fallu repartir. Et c’est à nouveau sans transition que nous avons dû nous replonger dans le calme laotien, quittant nos nouveaux amis. Un vague à l’âme nous a envahi, on doit l’avouer… Sans compter que le séjour touche tranquillement à sa fin…
Nos trois dernières journées de vélo sont plutôt difficiles. D’abord parce que nous sommes fatigués : nos muscles se sont reposés mais nos nuits ont été plus courtes ;) Nous subissons la chaleur, transpirant comme jamais, à en faire des cristaux de sel (je vous jure !). Nous atteignons finalement Vientiane, la capitale du pays, que nous traversons pour nous rendre directement à la frontière thaïlandaise. C’est là que nous prendrons le train de nuit direction Bangkok… Retour à la case départ, façon de parler seulement…