En route vers Ayutthaya
Nous quittons donc Bangkok le 19 janvier pour nous rendre, en train, à Ayutthaya, ancienne capitale de la Thaïlande (qui s’appelait alors Royaume de Siam jusqu’en 1939). Nous avons choisi le train pour ne pas perdre trop de temps dans le trafic pour sortir de la ville.
Lorsque nous sommes sur le quai, attendant de charger nos vélos dans le wagon dédié au transport des marchandises, on observe ce train un peu vieillot, les gens passant leur tête par les fenêtres, un peu comme dans un vieux film. Nous voyageons en classe 3, dans un wagon plein de vie. Les gens échangent, les enfants jouent. C’est animé ! Rien à voir avec les règles de silence imposées dans les TGV en France. Le train roule les portes ouvertes ! Quand on disait que les règles sont plus laxistes… Mais il y a aussi quelque chose d’authentique.
Le train avance d’abord lentement… le temps de sortir de la ville. Plusieurs arrêts où il n’y a pas de gare, et donc pas de quai. On aperçoit alors de vieilles bicoques, laissant supposer que nous sommes dans un coin défavorisé de Bangkok. Les gens traversent les rails sans complexe. Certains rejoignent un groupe déjà présent, entre deux rails.
A la sortie de la ville, le train accélère. Pendant un long moment, on voit encore beaucoup de circulation. On se demande d’abord si toutes les routes seront ainsi. Puis, non. Ça se calme. Nous arrivons à Ayutthaya avec un bon 40 minutes de retard. C’est souvent le cas, il parait. Les heures sont différentes ici :)
20 et 21 janvier 2015 : Ayutthaya.
Ayutthaya est une ville musée. S’y trouvent de nombreux vestiges de temples, datant de lorsque la ville était capitale. Ils ont ete brûlés lors de la guerre contre les birmans dans les années 1760 (1767 pour être exacte. Bangkok est ensuite devenue la capitale de la Thaïlande). Nous en visiterons quelques uns le premier jour, dont le Wat Phra Mahathat, abritant la fameuse tête de Bouddha prise dans un arbre.
Notre séjour à Ayutthaya sera très tranquille. On prend des forces avant le grand départ à vélo, prévu le lendemain. Jean-François se rend à Bangkok en train le 21, pour récupérer nos passeports et visas pour le Vietnam. Je profite d’une journée au bord de la rivière, pour lire et écrire, tout en écoutant les bruits de cette petite ville. Dépendant des heures, on peut entendre uniquement des bruits d’oiseaux et de crapauds sur les bords de la rivière, puis parfois viennent s’y joindre des chants religieux provenant des temples. A plusieurs reprises passent des bateaux avec des fans de karaoke à son bord. Puis chaque jour, à 8h et à 18h, l’hymne national est transmis par bande sonore.
Ce n’est pas propre à Ayutthaya. C’est national ! Jean-François était d’ailleurs à la gare de Bangkok à 18h : il a été temoin d’un moment solennel. Tout le monde se lève, interrompant son activité en cours, pour rendre hommage à son pays. Dans tout lieu habité, on constatera rapidement sur notre route qu’il y a des hauts-parleurs accrochés aux poteaux électriques, pour que personne ne manque l’hymne.
Le soir venu, nous sortons manger dehors. Dans le bar où nous nous trouvons, nous voyons un autre visage de la Thaïlande. Dans ce pays où la religion a une place si importante, il y a aussi la prostitution. Nous lisons que c’est une pratique bien établie dans le pays depuis environ 6 siècles. Ce à quoi nous assistons ce soir là est surtout une manière de faire boire et consommer les clients.
22 janvier 2015 : Ayutthaya – Wihan Daeng (60 km).
Il est maintenant temps de partir sur les routes. Et c’est parti mon kiki !!!
Le premier jour, désireux de vouloir éviter la circulation, nous passons par de petites routes. Celles-ci sont en bonne état, la circulation est fluide et à aucun moment on ne se sent mis en danger. A notre passage, certaines personnes nous font des signes de tête, d’autres de grands sourires (les thaïs sont des personnes très souriantes en général). Néanmoins, lors de nos arrêts dans des petits coins perdus, on remarque que les gens ont l’air un peu surpris et il faut souvent un temps avant qu’ils aient l’air en confiance. Il nous semble que la barrière de la langue y soit pour beaucoup… On ressent aussi un peu plus de conservatisme dans ces endroits. Nous perturbons un peu leurs habitudes peut-être.
Ce sera une journée où nous prendrons conscience de l’adaptation dont nous devons faire preuve dans ce pays où la langue et la culture sont très différentes de la nôtre. Nous devons aussi nous adapter à notre moyen de transport, nouveau pour nous. Au final, nous nous rendons compte que nous devons nous approprier notre voyage.
Dans un tout autre registre, ce sera aussi la journée de nos premiers contacts avec les chiens errants… hum hum ! Ils ne coursent que sur quelques mètres, mais ça fait déjà peur ! Je n’oublierai pas l’image de la première course poursuite : Jean-François est quelques mètres devant moi, quand un chien commence à lui courir après, plutôt déterminé. Il s’arrête assez rapidement… et se retourne vers moi. Heuuuuuuu… Il m’attend ? Je fais sonner ma clochette, fais un peu de bruit et accélère. Ça passe !
Nous ferons 4-5 rencontres du genre au cours de la journée. Il va falloir que je m’y fasse…
Une bonne nuit de repos s’impose. Nous avons commencé plus fort que prévu et nous sommes fatigués (mais contents).
23 janvier 2015 : Wihan Daeng – Village au nom inconnu, à 7 km de l’entrée du parc Khao Yai (50 km).
Le jour suivant, nous passerons par de plus grands axes. De grands couloirs se trouvent sur les côtés, nous permettant de rouler, là encore, en toute sécurité. Un petit vent de face nous ralentit un peu. Mais nous avançons quand même bien, malgré les 60 km que nous avons déjà dans les jambes. On apprivoise doucement mais sûrement les sensations associées à notre avancée à bicycle.
Nos rencontres seront plus chaleureuses, les gens réussissant à baragouiner quelques mots d’anglais, curieux de savoir où nous allons. Pas de chien, ce qui fait bien mon affaire. Puis nous dormirons dans un petit havre de paix, où nous planterons notre tente, avant de partir pour l’ascension de Khao Yai National Park… Nous sommes déjà proches de la jungle. Un bruit constant venant de la forêt nous bercera cette nuit-là.
C est Un vrai plaisir ….de vous lire !! Merciiiii